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never let me go.
Ce soir on fait une véritable soirée en boîte entre potes. Genre un véritable truc plutôt dingue. On a décidé de faire ça pour fêter la fin des examens et bien entendu toute la petite troupe est au rendez-vous. Autant dire que c'est une soirée de rêve, vraiment. On s'éclate comme des dingues. C'est uniquement à la fin de la nuit que nous décidons de quitter la boîte de nuit pour se rendre chez les Spencer et finir la soirée tranquillement. William monte dans la voiture familiale pendant que je prends tout le reste du petit groupe dans ma voiture. Jusqu'ici tout ce passe réellement bien. On rigole dans la voiture, on ce fait des signes et puis William me lance un défi du regards. Il est plus de quatre heures et demi du matin, les rues de Brighton sont désertes. Comme deux abrutit on s'amuse à faire la course. Le chemin on le connaît par coeur à force de l'avoir fait. D'un seul coup, on ce sens réellement jeune et libre. On ce crois invincible vraiment ! La course on ce l'as fait sur une ligne droite pour éviter les conneries quand même. La voiture de William est légèrement plus puissante que la mienne alors il arrive à me doubler avant la ligne d'arrivée. Pris par la vitesse et la joie d'avoir gagné il ne voit pas le feu de signalisation passer au rouge. Moi je le vois. J'écrase la pédale de frein et aperçois le camion qui va faire basculer nos vies. De mon pare-brise je vois la voiture de mon meilleur ami s'envoler avant de s'écraser contre un arrêt de tram, sur le toit. Les vitres sont brisées. Le silence s'impose dans la nuit. Ma voiture s'immobilise. Personne n'ose parler. Subitement je me jette dehors et cours vers la voiture qui vient d'emporté la personne que j'aime le plus dans ma vie.
« WILLIAMMMMMMMM » hurlais-je tout en courant vers la voiture. Je me jette au sol et aperçois le corps inerte de mon meilleur ami. Malgré tout, je vois sa poitrine ce soulever ! Bordel il est vivant. Je me faufile dans la carcasse et va déchirer sa ceinture de sécurité.
« T'inquiète pas mon vieux je vais te sortir de là ! » lui dis-je tout en l'attrapant dans mes bras. Le plus délicatement possible je tente de l'emmener plus loin. Mais, je n'ai pas le temps d'arriver à mon but que la voiture explose. Littéralement. Le choc me propulse au sol. Je lâche le corps de William tandis que ma tête heurte le trottoir. Je me souviens m'être réveiller le lendemain à l'hôpital. Nos amis avaient pris la fuite. Ils ne restaient plus personne. En cinq minutes nos vies ont basculé, mais ils ont préféré retourner à leurs petites vies...
William est restée deux semaines dans le coma. Je suis resté tous les jours à ses côtés sans jamais bouger. J'ai laissé tomber le Lycée. Je suis resté nuit et jour à ses côtés. Mais il était dans un état grave et il a finis par succomber à ses blessures. Un truc au cerveau, j'avoue ne pas avoir tout compris, c'était à cause du choc ou quelque chose comme cela. Mais, je m'en fichais complètement. A dix-huit ans, j'ai perdu le gars avec qui je passais mes journées. Celui que je considérais comme mon frère. L'espace de cinq minutes, j'ai tout perdu et d'un seul coup la ville est devenu beaucoup plus ternes...
Cet accident aura complètement et totalement chambouler les plans que j'avais déjà pu édifier dans ma pauvre petite vie. Une fois sortie de l'hôpital et quelque peu remis du décès de William, je me suis immédiatement inscrit en fac de médecine. Je ne sais pas pourquoi, mais d'un seul coup, j'ai ressenti le besoin de tenter cela, de tenter de devenir médecin pour sauver des gens, pour me faire oublier que je n'ai pas pu sauver mon meilleur ami. Tout le monde pensait que je ne tiendrais pas un an. On me pensait trop fragile pour tenir le coup. C'est sans aucun doute à cause de cela et pour William que j'ai tenu bon. La première année fut la plus dure, mais j'ai réussi à la passée. La seule et unique chose qui me posait encore problème c'était de vivre ici. Vivre dans cette ville où tout a été chambouler. Repasser devant ce feu de signalisation tous les jours... En obtenant le droit de faire une première année de résidence, j'ai décidé de quitter l'Angleterre et ce pour toujours. L'un de mes professeurs m'as conseillé de faire une demande au St Mary's Hopital Center à Montréal. Aller savoir pourquoi ma candidature a tout de suite été acceptée. C'est ainsi qu'une nouvelle vie a commencé pour moi.
Me voilà désormais en cinquième et dernière année en tant que résident. Ici je me suis fait une réelle réputation en béton. J'ai bossz comme un dingue pour réussir. Au départ, lorsque j'ai débarqué dans la ville, je vivais même à l'hôpital. J'étais toujours le premier sur les cas de trauma. Je pensais me diriger vers cela comme spécialisation, mais presque instinctivement je me suis retrouvé à m'intéresser de très près à la neurochirurgie. J'ai eu ce déclic lorsqu'un jeune homme d'une vingtaine d'année a été amené aux urgences après un accident de voiture. Il avait de multiples contusions, mais surtout un oedème cérébral. Ce qui a tué mon meilleur ami. Depuis je ne cesse de vivre dans ce service. Et puis j'ai connu Birdie. Birdie Summer-Lloyd. Une jeune femme de caractère. Une jolie blonde qui a débarqué aux urgences après s'être évanouie. Ce jour-là, j'étais claqué et pas réellement en face avec mon boulot. C'est comme cela que j'ai réussie à faire une boulette dès la première minute. En effet, cette charmante jeune femme est atteinte de cécité et je ne l'ai pas remarqué tout de suite.
« Pour la peine vous allez devoir vous faire pardonner ! » me dit-elle de suite pour rattraper ma boulette. J'avoue avoir été surpris par ce tact qu'elle possède de façon naturelle. Je ne suis pas du genre à craquer immédiatement pour une fille. Ici je suis le bel anglais qui fait craquer les dames avec son accent de charmeur. Mais, je ne sais pas pourquoi, cette fille a un truc. Elle a un truc en plus qui m'a directement fait tilter. Et c'est comme cela que quelques heures plus tard, je me suis retrouvé dans le bar en face de l'hôpital en compagnie de cette charmante jeune femme. Sa cécité la rends réellement mystérieuse. Après tout, elle immédiatement trouver que j' étais Anglais, ce qui m'a même valu un surnom « L'English ».
« Alors Garett pourquoi la médecine ? » me demanda-t-elle alors que cela ne faisait que cinq minutes que nous étions dans ce fameux bar. Elle venait tout juste de taper là où ça fait bien mal. Bien entendu, je n'ai rien laissé paraître et est répondu du tact au tact comme j'ai si bien l'habitude de le faire. Elle n'était pas comme les autres et c'est comme cela que j'ai pensé que cette soirée allait être différente des autres. C'est sans compter sur ce qui allait se produire. L'observant de plus près, je pu remarquer que son visage était entrain de se contracter de douleur.
« Birdie ça va ? » eu-je à peine le temps de lui demander que celle-ci s'écroulait sur le sol...
Habituellement je ne m'attache pas aux patients. Habituellement je respecte le protocole. Vraiment ! Mais avec Birdie tout est devenu très vite différent à partir du moment où elle s'est écrouler devant moi dans ce bar. Je me suis dit qu'à elle je pourrais peut être lui sauver la vie. Elle ne voulait pas passer d'examens, mais je ne lui ai pas réellement laisser le choix. De part, mes différentes études approfondis sur la neurochirurgie, j'ai fini par découvrir une masse dans son cerveau. Une tumeur qui provoque toutes ses absences, mais également qui pourrais expliquer sa cécité. Je ne lui ai dit qu'une partie de cette fameuse découverte, ne voulant lui donner aucun faux espoir. Et c'est à partir de ce moment-là qu'elle est devenue plus qu'une simple patiente. Dès que j'ai un moment de libre, je viens la voir dans sa chambre. Des fois, je reste même dormir sur le fauteuil à côté de son lit la nuit. La plupart du temps elle ne m'entend pas et je passe inaperçue. D'un côté sa cécité m'aide plus ou moins. Je peux l'observer en silence sans qu'elle ne le remarque. Plus les jours passent, plus je me dis que cette femme est vraiment différente des autres. Mes sentiments ce bousculent et je ne sais plus trop comment réagir. Le règlement de l'hôpital stipule très clairement qu'un médecin ne doit avoir aucune relation intime avec un de ses patients. Si jamais quelqu'un se rends compte que je me rapproche de plus en plus de Birdie, on me retira le dossier et c'est vraiment une chose que je ne veux pas. Je veux lui sauver la vie. Vraiment !