« C’était comment ta première fois ? » Que je demande à mon meilleur ami alors que je lis un magazine en même temps qu’il s’occupe de fantasmer sur les formes des mannequins de la brochure qu’il est en train de fixer.
« Everdeen tes questions c’est de la merde » Qu’il me dit en relevant le regard vers moi affichant un sourire amusé. Je sais que ça doit le surprendre de me voir lui demander ça mais en même temps c’est mon meilleur ami depuis qu’on est gamins, fallait ben que ça en vienne à arriver sur le tapis. Je fais super gaffe quant à ses fréquentations parce que je n’ai clairement pas envie qu’il termine avec une connasse qui le fera souffrir. C’est la personne la plus importante d’un point de vue amical et ce n’est pas prêt de changer.
« Réponds ! » Que je lui ordonne en souriant malicieusement.
« Bien, la fille avait vraiment un… » Je sais ce qu’il va dire et je lui lance un regard noir pour qu’il se ravise et ça marche puisqu’il me sourit en coin avant de se reprendre.
« Beaucoup de charmes, puis elle avait l’air contente c’était l’essentiel. Et toi ? Tu m’as jamais dis qui était l’heureux élu » Qu’il me dit avant de fermer sa brochure pour se tourner et s’approcher de moi attendant des réponses à son tour. Sauf que moi, il n’y a rien à dire parce que je suis encore vierge. Je veux dire j’ai déjà fricoté avec des garçons mais sans que ça dépasse le stade des baisers et de quelques caresses.
« Parce que y en pas eu, je suis vierge » Que je lui dis sans aucun détour, n’ayant pas honte de mon statut. La gueule qu’il tire me fait rire parce qu’il est foutrement surpris. Il ne dit rien d’abord, se contentant de me regarder
« Tu veux dire que… t’as jamais… » Qu’il entame alors que je le coupe en riant – me foutant surtout de sa gueule. Je n’ai jamais laissé planer le doute que j’étais encore si pure parce qu’au lycée quand on l’est encore on se fait forcément traiter comme une espèce d’idiote et ça me disait pas tant.
« C’est bien la définition du mot vierge » Que je lui dis alors qu’il n’arrive vraiment pas à cacher sa surprise. «
Je te rassure hein, j’ai quand même fais des…petits trucs » Que je lui dis comme pour me justifier alors que ce n’est pas vraiment la peine parce que Tyler m’a jamais jugé et que je sais très bien qu’il le fera pas. Il replace une mèche de mes cheveux en souriant de me voir parler aussi librement de ça.
« Tu veux coucher avec moi ? » Que je lui demande naturellement alors qu’il ouvre grandement ses yeux, manquant de s’étouffer sur le moment. « Dis pas de la merde Faye » Qu’il ajoute en me lançant un coussin dessus. Je laisse échapper un rire avant de retrouver mon sérieux. Je ne plaisante pas. Je veux dire si déjà je dois le faire autant le faire avec un mec bien et qui compte plutôt que de prendre le premier débile qui me tombera sur la main. Tyler ne semble pas en revenir et ça me fait encore plus rire.
« Je suis sérieuse, au moins je le fais avec quelqu’un qui compte » Que je dis en le regardant ma tête penchée sur le côté.
« Sûre ? » Qu’il demande comme pour s’assurer que je ne vais pas le regretter parce que ça reste ma première fois et que c’est une chose importante dans la vie d’une fille.
« Oui » Que je lui dis avant de m’approcher me mettant sur lui à califourchon, mes mains passant sous son t-shirt. Je dépose mes lèvres contre les siennes en souriant alors qu’il vient caresser ma taille fine avant de me retourner prenant ainsi le dessus. Nos vêtements tombent rapidement au sol et nos corps finissent par s’unir.
J'ouvre doucement les yeux, ayant l'étrange impression que mon corps tout entier est endolori, et ce n'est pas qu'une impression en réalité, c'est à peine si j'arrive à bouger pour regarder autour de moi. Je finis par décaler ma tête sur le côté, remarquant mon père endormi dans un fauteuil. J'avale ma salive avec difficulté, ma gorge me brûlant et devenant douloureuse. Une pièce blanche, des appareils sonnant de tous les côtés, mais qu'est ce que je fais ici ? Je ne me souviens de rien, j'ai beau tenter de me rappeler ce qui aurait pu m'amener dans ce lit d'hôpital. Et ma mère ? Où est ma mère ? La dernière image qui me vient, c’est elle et en moi dans sa voiture en train de rire à cause d’une blague à la con. Bordel, je suis totalement perdue. Je tousse légèrement, ce qui fait même sursauter mon père, qui ouvre les yeux doucement avant de se lever vivement pour venir vers moi.
« Ma puce... ». Je le regarde perdue, avant de prendre la parole, ma voix cassée. Je ne sais même pas depuis combien de temps je suis ici, ce qui c'est réellement passé, je suis totalement terrifiée.
« Où...est...maman...? ». Je souffle cette phrase en le fixant alors qu'il me regarde, le visage se fermant immédiatement, je tente de me redresser mais mon corps me fait tellement souffrir. Ses yeux semblent humides et rouges. Il se rapproche alors, passant sa main sur ma joue, avant de le faire glisser dans mes cheveux, son autre main elle, se pose sur la mienne et la serre doucement.
« Tu as eu un accident, Faye...un grave accident... ». Quoi ? Un accident ? Je tente de me rappeler en vain, des sortes de flashs m'apparaissent alors, des flashs de cette soirée au cinéma avec ma mère, ces rires faisant écho dans le véhicule puis c’est le trou noir.
« Je...où elle est...je veux la voir... ».Mon père serre alors un peu plus ma main alors que je redresse non sans difficultés, espérant que ma mère va bien et qu’elle venir, elle doit être blessée peut-être j'en sais rien, j'ai besoin de la voir, je dois la voir.
« Elle a été blessée...c'était grave, trop grave... ». Mon père semble confus à ce moment précis, trop grave ? Il est en train de me dire quoi ? Où est ce qu’elle est putain ? Je commence à sentir le stress monter en moi alors que je débranche ses capteurs présents sur mon torse, mon père tentant de m'en empêcher alors que je le repousse violemment finissant par arracher ma perfusion au passage, je finis par me lever de rage, arrachant perfusions et autres conneries soutenant mon corps.
« Faye ne fait pas ça ». Je regarde mon père à mesure que les larmes me montent. Une douleur intense se loge au creux de mon ventre. Mon père semble totalement perdu et la seule personne dont j’aurais besoin à cet instant-ci c’est ma mère.
« MAMAN ! »Je l’appelle en vain comme si elle risquait encore de revenir mais c’est faux. Je regarde mon père qui s’approche et qui tente de poser sa main contre la sienne.
« Calmes-toi Faye ! ». Il me fixe en s’asseyant sur le lit à côté de moi. Je détourne le regard, refusant de le regarder. Je sors dans le couloir, peinant à marcher correctement à cause de cette douleur dans la hanche. Je continue de hurler alors que des médecins arrivent en courant pour tenter de me calmer. Je me débats violemment. J’ai envie de mourir, de disparaître, de quitter cet univers qui me semble déjà bien fade sans lui. Je ne veux plus, je ne veux plus rien, et ce n'est pas la tendresse de mon père et ses paroles susurrées au creux de mon oreille qui vont changer quoique ce soit. La seule personne qui pourrait changer quelque chose actuellement, c'est ma mère et elle n'est plus là.... Y a un antidote pour cette douleur qui vous prend aux tripes ? Je ne crois pas, et c'est sûrement la pire, devoir rester en vie, affronter la vie sans elle, l'avenir sans nos moments ensemble...Je n'ai qu'une envie la rejoindre...partir et quitte ce monde de merde dans lequel je me retrouve à présent obligée de vivre, prisonnière d'un corps sans vie.
« Tu ne viendras pas alors ? » Que me demande mon père, me faisant sursauter parce que je ne m’attendais clairement pas à le voir débarquer. Tout le monde est sur le lieu du futur mariage de mon père qui se déroule demain. Je n’ai pas envie d’y assister tout simplement parce que je ne le cautionne pas. Je ne supporte pas l’idée de voir qu’il peut ainsi épouser une autre femme alors que ma mère est morte. Certaines personnes me disent de faire des efforts et d’accepter cette union parce qu’elle fait apparemment le bonheur de mon père mais moi ça me dit rien. Entre mon demi-frère et ma belle-mère je suis servie. Elle n’est pas méchante, c’est simplement qu’elle pense pouvoir me comprendre ou sûrement remplacer ma mère dans les fameux moments où j’ai besoin d’une présence féminine. Mais ce n’est pas le cas, ce sera jamais le cas. Je n’ai qu’une mère et je n’en ai pas besoin d’autre. J’ai besoin de personne toute façon sauf Tyler mon meilleur ami mais aussi un véritable frère pour moi.
« Non » Que je lui réponds froidement mon écran toujours braqué sur l’écran de télévision où des images insignifiantes défilent. Mon père soupire avant de venir s’assoir sur la table basse, éteignant le poste de télévision pour me forcer à l’écouter, du moins à faire semblant de le faire au moins.
« Faye, j’aimerais que tu fasses des efforts » Qu’il me dit. Des efforts ? Putain, ce n’est pas à moi de les faire. J’étais très bien moi sans eux, dans notre ancienne maison, avec mon père et aucune autre personne pour venir me faire chier. Meredith me laisse en paix le plus souvent, son connard de fils un peu moins.
« J’accepte de vivre ici, c’est bien assez » Que je lui dis avec désinvolture sans me soucier que ce soit mon père en face. C’est vrai, j’aurais pu refuser de venir et de partager la même maison que des inconnues pour moi. Ma grand-mère vit à à quelques heures d'ici et j’aurais pu y aller mais j’ai décidé de rester alors qu’il ne vienne pas me les briser en parlant d’efforts.
« Tu sais cela ne veut pas dire pas que je vais oublier ta mère » Qu’il me dit. Ça me fait mal. C’est encore un sujet foutrement douloureux. J’en parle jamais en fait même avec Tyler parce qu’il sait que soit je me mets à gueuler soit à pleurer et les deux perspectives ne lui plaisent jamais.
« Non tu la remplace seulement, c’est tellement différent » Que je crache avec colère. Il aurait pu se contenter de vivre avec Meredith mais non, il va s’engager à nouveau. Le mariage c’est symbolique et pour moi c’est le genre de truc qu’on fait qu’une fois.
« Faye… » Qu’il me dit tentant de me calmer en posant sa main contre la mienne. Je la dégage rapidement n’ayant pas envie de l’écouter ou même de le voir désolée de me faire souffrir avec cette union. Il est grand, c’est sa décision, qu’il fasse ce qu’il veut mais ce n’est pas pour autant que je vais l’accepter.
« Non, ce n’est pas la peine de me sortir des phrases toutes faites. Tu verras dans cinq ans, maman ne sera plus qu’un souvenir pour toi » Que je lui dis en me levant, n’ayant qu’une envie me tirer de ce salon pour ne plus le voir et surtout ne plus l’entendre.
« Ta mère aurait aimé que je me reconstruise tu sais » Qu’il ose me dire et là c’est trop. Je secoue ma tête en passant une main dans ma nuque folle de rage avant de lui lancer un regard noir, témoin parfait de la colère que j’éprouve à cet instant précis. « Et moi j’aurais aimé que maman ne meurt pas, on n’a pas toujours ce qu’on veut tu vois » Que je dis avant de partir dans ma chambre, m’écroulant sur mon lit – en larmes.
Je finis d’enfiler mon jean et mon sweat blanc avant de descendre d’un pas hâtif les escaliers. J’arrive dans la cuisine découvrant mon père avec sa nouvelle femme. Mon cœur se serre toujours quand je les vois, c’est inévitable. Je ne peux pas m’empêcher de repenser aux moments où c’était ma mère à la place de la mère d’Elias et maintenant ça me semble n’être plus que de douloureux souvenirs. Je m’assois sur une des chaises de bars tirant la brique de jus de fruit vers moi en les saluant d’un simple sourire et d’un mot plutôt évasif. Mon père dépose un baiser sur mon front avant de s’assoir pour se plonger dans la lecture du journal. Je me délecte de mon verre avalant la moitié d’une petite brioche alors que ma belle-mère se penche vers moi pour reprendre la parole.
« Faye, va réveiller Elias tu veux bien, il va encore être en retard » Un sourire taquin se dessine soudainement sur mes lèvres. On ne peut pas dire que c’est l’entente cordiale entre lui et moi bien au contraire. On s’envoi chier mutuellement parce qu’au fond cette situation ne nous convient pas je crois et que se crier dessus c’est sans doute plus facile.
« Je m’en charge ! » Que je dis d’une voix amusée rien qu’en imaginant la tronche d’Eli dans son pieu. Je file vers l’étage avant d’ouvrir sa chambre sans aucuns ménagements, la porte claquant quelque peu.
« DEBOUT ELI » Que je crie en me retenant de rire. J’aime le faire chier, parce que lui aussi c’est parfaitement le faire. Je n’arrive pas à être sympa avec lui, c’est clairement impossible. Je n’ai jamais demandé à arriver dans une nouvelle famille et encore moins de me coltiner un demi-frère comme lui. Je ne lui fais pas confiance, c’est aussi simple que ça. Il m’énerve à se foutre de la gueule du monde et à draguer tout ce qui bouge depuis qu’il n’est plus avec son ex petite-amie. Remarque la quitter était une des meilleures choses qu’il a faites depuis que je le connais. Je ne l’aimais pas, elle m’énervait clairement et même en tentant de faire des efforts, j’y arrivais pas. Au moins maintenant j’ai plus à supporter sa gueule d’idiote.
« Bordel baisse d’un ton Faye » Qu’il me dit en mettant son coussin sur sa gueule pour sûrement m’entendre moins.
« Hm...Non ! » Que je dis toujours aussi amusée avant de faire quelques pas vers sa fenêtre pour ouvrir grandement les volets, histoire de faire rentrer le soleil bien présent ce matin déjà dans la pièce. Rien de pire comme réveil je crois, comme ça sa journée va définitivement mal commencer. Je sais que ce n’est pas franchement cool mais en même temps les choses auraient pu être bien différentes si mon père n’avait pas décidé d’oublier ma mère pour épouser une autre femme.
« Ferme ce putain de volet » Qu’il hurle à s’en époumoner. Je me contente de rire en tirant le coussin de force alors qu’il me lance un regard noir, les yeux encore à moitié endormis.
« Lèves ton cul du con » Que je viens souffler près de sa bouche alors qu’il ne détache pas son regard du mien. Nos visages ne sont séparés que par quelques centimètres au moment où il reprend la parole.
« Boucles-là connasse » .Bien, apparemment il n’a pas envie de faire des efforts. Je me redresse m’approchant du poste de musique non loin d’ici avant de l’allumer, le son se soulevant au maximum.
« Tu disais ? » Que je dis en le regardant, mon dos adossé au mur. Il se lève d’un pas vif pour arracher le câble de la prise avant de venir à ma hauteur en mettant une main contre le mur pour m’empêche sans doute de bouger pour l’écouter.
« T’es vraiment insupportable » Qu’il me dit lasse de la situation je crois. Tant mieux on est deux.
« Et toi un crétin fini » Que j’ajoute en tendant de me défaire de la petite prison qu’il vient de créer avec ses bras mais ce dernier m’empêche de bouger en prenant mes poignets dans ses mains, les serrant un peu pour m’interdire de bouger ou de quitter la pièce. « Soit mignon tu veux, sinon maman Baxendale va être pas contente » Que je dis d’une voix presque enfantine et moqueuse pour l’emmerder encore un peu alors qu’i se met à secouer la tête, de plus en plus exaspéré par mon comportement.
« Dégages » Qu’il lâche d’une voix énervée.
« Bon matin frérot ». Je lui lance un sourire hypocrite, penchant ma tête sur le côté en sortant et en claquant la porte.
Adossée à la cabine de la douche, les gouttes d’eau chaude flirtent contre ma peau. Je ferme les yeux, profitant de ce moment d’accalmie pour me retrouver seule et souffler un peu. Rien n’est vraiment simple ici depuis que mon père a décidé qu’on devrait avoir une nouvelle famille. J’étais très bien moi, rien qu’à avec lui, sans devoir supporter Elias et sa mère qui pense sûrement pouvoir remplacer la mienne. Ce n’est pas même pas envisageable de toute manière. Mon demi-frère n’est qu’un petit con arrogant et parfois quand ça le prend il se décide à être gentil et me montrer une autre façade de lui. La dernière fois, il m’a réconforté après qu’une garce à une soirée a osé insulter ma mère. Je n’ai même pas eu le courage de rétorquer quoique ce soit. Je me suis tirée en larmes, parce que cet épisode de ma vie est toujours une blessure encore ouverte. Eli m’a pris dans ses bras en me calmant, réussissant étrangement à me calmer rapidement. On en n’en a pas vraiment reparlé comme si c’est impossible pour nous d’avouer qu’on s’apprécie, un peu.
« Faye tu vas te dépêcher oui ou merde ! Je suis en retard et le coach va me tuer. » Je devrais peut-être revoir mon jugement en réalité. Je laisse échapper un soupire, parce qu’il me donne déjà clairement envie de le frapper. Moi aussi je dois me préparer pour aller bosser à l'hôpital alors fuckoff. Je continue de savonner mon corps tout entier, sans m’attarder sur les remarques et les gesticulations de mon demi-frère. Il a qu’à s’énerver seul si ça lui fait plaisir.
« Rien à foutre, t’as qu’à te laver au lavabo si t’es pas content. » Que je rétorque. J’étais ici la première et je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de me tirer. J’ai un cours dans une heure et en plus c’est un examen oral alors s’il croit que je vais gentiment sortir pour lui offrir la cabine de douche, il se trompe.
« Putain mais t’es vraiment une connasse Everdeen » Qu’il me dit en donnant un coup contre la paroi. Je fais mine de ne pas l’entendre, laissant couler l’eau un peu plus fort encore.
« Et toi un connard, casses-toi maintenant et arrêtes de te rincer l’œil. » Que je finis par lui dire en me collant volontairement contre la vitre, en souriant – cyniquement évidemment. Il soupire et passe ses deux mains sur son visage. Je lève gentiment mon doigt d’honneur dans sa direction avant de continuer à me laver. J’essaye d’oublier sa présence mais ce n’est pas simple puisqu’il continue de se plaindre comme un gamin.
« Sur quoi ? Tes formes de gamines ? Va chier Faye. » Qu’il hurle alors que je continue de rire, parce que clairement là, la situation st comique. Je me venge pour toutes les fois où il a laissé traîner ses affaires de sport puantes, ces paquets de capotes pour me faire chier et aussi pour les fois où il criait volontairement au pieu avec les salopes qu’il baisait. Ça m’énerve oui, je ne peux pas expliquer pourquoi, c’est comme ça, c’est tout. Et en une fraction de seconde, la porte de la douche s’ouvre. Eli se retrouve en boxer devant moi et ne se gêne pas pour laisser ses yeux s’égarer sur mes formes, ma poitrine et mon bas ventre. Connard. Je passe une main contre ma poitrine tentant de me cacher – en vain.
« Mais t’es dingue putain ! » Que je lui dis alors que ce dernier rentre presque naturellement avec moi dans la cabine transparente. Il plaque une main contre le mur en me lançant un regard noir.
« Si tu ne sors pas, je le ferais. » Il me menace et ça me donne envie de le frapper fort pour le forcer à dégager genre tout de suite. Je le repousse violemment alors qu’il affiche un sourire de merde. Ce genre de mine sur son visage qui m’énerve encore plus. Je crois que sur l’instant, je ne réfléchis pas, ma main se calant dans sa nuque et mes lèvres se plaquant furieusement contre les siennes. Accès de rage ou désir réel, je ne saurais dire. Il ne semble pas réfractaire puisque ses mains se déposent contre ma taille, la serrant même. Ma poitrine oppresse son torse et ma langue ne met pas longtemps à venir prendre possession de celle d’Eli. Ce dernier me fait reculer contre le mur, agrippant une de mes hanches en la tenant fermement. Je sais que c’est totalement dingue ce qui est en train d’arriver. Techniquement on n’est pas lié par le sang mais ça n’en reste pas moins étrange. Je ne pense à rien, simplement aux sensations folles que cela me procure. Mes mains glissent dans sa chevelure humide, l’aggripant même alors que mes lèvres ne quittent pas les siennes. Après quelques secondes d’un baiser mêlant passion et douceur, on se sépare. Elias laisse son front collé au sien en me fixant. C’est à ce moment précis je crois que je réalise ce que je viens de faire. Ma poitrine se soulève nerveusement et ça m’angoisse foutrement. Je le regarde encore, mon index glisse contre sa joue dessinant ensuite la courbure de ses lèvres. Je finis par m’écarter prenant une serviette en l’enroulant autour de ma taille. Je me retourne vers lui.
« Formes de gamine tu disais ? Tu bandes Eli, soit discret au moins. » Que je dis avant de sortir d’ici paniquée et surtout troublée.
« C’est toujours aussi tendu avec Elias ? » Que me demande mon meilleur ami totalement étendu sur mon lit une main calée derrière sa tête et l’autre tapotant contre sa hanche. Je suis assise en tailleur à la regarder, n’ayant pas forcément envie d’aborder ce sujet avec lui. Je ne sais même plus quoi penser de ma situation avec lui, encore moins depuis qu’on a échangé ce baiser. On n’a pas osé en reparler et je crois que c’est mieux comme ça parce que je me sens foutrement étrange et gênée par cela.
« C’est un connard, ça te va comme réponse ? » Que je dis à Tyler n’ayant pas envie de montrer que oui, ce baiser m’a fait de l’effet. Il le sait et ça l’a bien fait marrer en l’apprenant, comme s’il n’était pas aussi surpris que ça. Je veux dire, c’est arrivé comme ça, ce n’était pas prévu et pourtant son regard quand je lui ai annoncé, semblait vouloir dire que ça finirait par arriver.
« Pourquoi tu supportes pas alors quand son ex lui traîne encore autour ? ». Je laisse échapper un soupire parce qu’il commence à m’énerver avec toutes ses questions. Je l’impression qu’il a envie de m’entendre dire des choses que je n’ai clairement pas envie de dire, parce que je risquerais de le regretter, ou peut-être pas mais c’est la même chose.
« C’est une connasse » Que je lui dis en secouant la tête. Oui, ça m’énerve de voir qu’elle revient à la charge pour sortir avec lui alors que quand c’est lui qui avait envie de la reconquérir, elle en avait rien à foutre. Elle ne peut pas simplement se tirer genre loin d’ici et plus revenir. D’une, ça veut dire qu’elle reviendra pas avec Eli et de deux ça veut dire que je serais plus obligé de supporter sa gueule et sa voix stridente capable de vous filer une migraine en deux secondes. Je n’ai pas envie de me dire une seule seconde que ma réaction plutôt vive au sujet de Kate, c’est un synonyme de jalousie parce que ça voudrait dire que je ressens un semblant de truc pour Eli et c’est impossible. Enfin je crois et quand bien même ce serait le cas ça rimerait à quoi ? C’est le fils de la nouvelle femme de mon frère et ce serait foutrement compliqué.
« Les insultes sont pas des explications valables. Tu ne serais pas en train d’avoir un faible pour lui ? » Que Tyler me dit en se redressant affichant un sourire à la con parce qu’il voit bien que je suis énervée rien qu’en abordant ce sujet. Il m’énerve parce qu’après toutes ces années d’amitié, il me connait par cœur et sait reconnaître le moindre petit sentiment de jalousie en moi. C’est pareil pour moi. Je sais quand il va bien ou pas, quand il a un problème et qu’il tente de me le cacher, enfaite je sais tout quand ça le concerne.
« T’es drôle toi » Que je dis avant d’entendre la porte de la chambre de mon demi-frère s’ouvrir. Nos chambres ne sont séparées que par notre salle de bain commune autant dire que j’entends tout, même quand il saute n’importe qui, n’importe quand.
« Chut » Que je dis à Tyler en plaquant ma main contre sa bouche l’empêchant de dire quoique ce soit. Avant de bouger, limite sauter sur mon lit en simulant des gémissements comme si mon meilleur ami était en train de me faire l’amour. Ce dernier ouvre grand les yeux devant me prendre pour une hystérique mais je m’en fiche. J’accentue mes cris, soufflant même le prénom de Tyler, ajoutant quelques autres petites phrases évocatrices d’un plaisir intense. Je finis par me stopper ôtant la main de sa bouche alors qu’il ne tarde pas à reprendre la parole.
« T’es vraiment folle Everdeen » Oui, sûrement et alors ? Au point où j’en suis maintenant, ce n’est pas ça qui va m’arrêter. « Je sais » Que je dis d’une voix amusée avant de me lever du lit pour ouvrir la porte de ma chambre pour voir si Elias traîne dans les parages – mais rien.
« Je me casse sinon ma mère va me tuer » Qu’ajoute Tyler en déposant un baiser contre ma joue avant de sortir en souriant se marrant sûrement intérieurement de ma connerie. Je m’apprête à fermer la porte mais Eli arrive à la hâte mettant son pied contre celle-ci pour m’empêcher de la fermer. Il finit par rentrer dans la pièce en me lançant un regard noir.
« Ca va t’as pris ton pied ? » Sa remarque sonne clairement comme un reproche et je ne vois pas où est le problème. Moi j’ai fais semblant, lui la plupart du temps c’est réel alors ses remarques, il peut se les foutre au cul.
« C’était…démentiel » Que je dis en le provoquant ouvertement alors qu’il secoue la tête en faisant les cents pas dans la pièce, se stoppant à nouveau pour me fixer.
« Tu sors avec ? » Qu’il me demande d’un ton froid.
« Peut-être » Je laisse planer le doute pour l’énerver un peu plus alors qu’il me fait reculer contre la porte – la fermant par la même occasion.
« Il a plus intérêt à te toucher sous mon toit » Qu’il me dit en laissant son index flirter avec mon bras. Je sens des frissons parcourir mon échine et je tente de les contrôler parce qu’Elias le remarque et un sourire presque victorieux s’affiche déjà sur ses lèvres.
« Evites de baiser n’importe qui ici alors ». Il sourit de plus belle avant de venir frôler ma bouche, mes yeux se ferment et ses lèvres divaguent dans ma nuque. J’avale difficilement ma salive avant de le regarder finalement sortir de ma chambre.