« Ca commence par un baiser, ça finit par un bébé. »

- Roxane & Milo -

Et voilà une nouvelle journée qui s'achevait à St Mary pour Milo. Les heures de travail s'étaient accumulées au fil de la semaine sans que suffisamment de sommeil ne viennent l'aider réellement, si bien que le jeune homme était complètement épuisé. Il n'aspirait plus qu'à une chose : profiter de sa journée de repos demain pour s'enfoncer bien confortablement dans les draps de son lit. Il n'avait même pas la force de s'amuser à draguer ce soir. Dormir.. voilà son seul but pour cette nuit. Et pourtant à côté de ça le résident ne pouvait se passer de son métier. Sa carrière était tout ce qu'il avait de plus précieux à ses yeux pour l'instant. De nature libre et indépendante il aimait ce métier où il pouvait s'y noyer et s'interdisant donc toute relation continue. Les coups d'un soir ou les parties de jambes en l'air en salle de repos étaient sa religion. Il avait toujours été ainsi, cela ne pouvait en être autrement pour lui, d'autant plus qu'il appréciait réellement cette situation. Cependant depuis quelques temps Milo devait bien avouer que quelque chose d'étrange s'était produis en lui. Une sensation qu'il se refusait d'écouter. Il ne pouvait avoir de sentiments pour quelqu'un, c'était impossible. Chaque fois que ces interrogations émergeaient, il préférait les enfouir au fin fond de son esprit sur le champ. Il pensait que cela valait mieux pour lui mais aussi pour celle qui en était la destinataire, à savoir la ravissante Roxane Hawkins. Cette brunette tempétueuse avait le don de rendre cinglé le médecin. Et pour cause.. au départ de simples sex-friends colocataires comme on aurait pu les appeler, Milo avait fini par se prendre à son propre jeu : s'attacher. Bien qu'il continuait à aller voir ailleurs, il avait de plus en plus tendance à être jaloux des autres prétendants de la résidente. Il n'hésitait pas d'ailleurs – quand il en avait l'occasion – à s'en débarrasser rapidement. Mais ça bien sûr, Roxane l'ignorait. Du moins c'est ce qu'il pensait. Il ne lui aurait jamais avouer de toute manière. Sa fierté et son égo de coureur de jupons averti en seraient trop blessés. Voilà tout à quoi pensait Milo alors que l'eau bouillante de la douche des vestiaires de l'hôpital s'abattait sur ses épaules crispées. Fermant les yeux, il se laissait aller l'espace d'un instant, tentant vainement de faire le vide dans sa tête. Puis il fallut un temps où il dut bel et bien revenir à la réalité, à son plus grand désarroi. Le jeune homme coupa l'arrivée d'eau et attrapa sa serviette préalablement posée sur le rebord de la cabine avant de l'enrouler autour de sa taille et de revenir vers son casier. C'est à ce moment là qu'il émit un sursaut imperceptible en tombant nez à nez avec la cause de tous ses maux mais aussi de tous ses plaisirs. Quelque peu surpris sur le coup, Milo n'en oublia pas néanmoins son côté séducteur. « Encore en train de m'espionner sous la douche hein ? Je suis désolé mais la séance est terminée. Elle reprendra éventuellement demain soir si tu es sage.. », lui dit-il alors avec un large sourire moqueur mais terriblement sexy à son encontre alors qu'il entreprenait d'enfiler son t-shirt.

« C'est impossible Devon ! » Elle avait les larmes aux yeux. Son coeur se brisait en mille morceaux, tandis qu'elle tapotait sur le test de grossesse dans l'espoir qu'il change d'avis tout d'un coup. Peut être avait-elle mal suivi la démarche ? Peut être qu'elle n'avait pas bien lu le mode d'emploi. Peut être qu'elle avait bu quelque chose qui avait été détecté par le test. Non. C'était impossible. Pas ça. Pas là. Pas elle. C'était la dernière personne qui voulait avoir un bébé. Contradictoire, me diriez-vous. Ne désire-t-elle pas se spécialiser en pédiatrie ? Roxane ne se sentait pas prête. Elle n'a que vingt cinq ans, nom de Dieu ! Ce n'était tellement pas dans ses projets. Devenir maman. Elle n'assumerait jamais. Elle ne pourrait jamais tenir ce bébé, le sourire aux lèvres, en se répétant qu'elle serait la meilleure mère au monde. Roxane n'était pas de ce bord là. Non pas parce qu'elle n'aimait pas les enfants, en avoir un serait la plus belle chose au monde -plus tard- pour elle. Mais tout simplement parce qu'elle n'était pas assez responsable pour ça. Pas assez prévoyante, pas assez maternelle.
Elle avait envie de suicide. De disparaître au fond d'un trou. De n'avoir jamais rencontré Milo. Oui, parce que son colocataire en était le père, elle en était certaine. C'était le seul garçon avec qui elle avait couché sans se protéger, depuis trois semaines. Alors c'était lui. C'était évident. Chouette. « Je vais être tata ! Je vais être tata ! Youpiiiie ! » Roxane se laissa glisser sur le sol de la salle de bain, tandis que la soeur de Isaac sautillait comme une furie. Comment pouvait-elle s'enthousiasmer ? C'était tellement... horrible ! Comment pouvait-elle rire et sauter de joie face à cette annonce ? En deux petites secondes, ça avait détruit Roxane. Du plus profond d'elle-même. « Tais toi ! Arrête Devon, je t'en prie ! ... Je... Je vais voir ton frère ! » C'était la seule chose à faire, de toute façon. Elle ne pourrait pas lui cacher. Ou même avorter sans qu'il le sache. Elle s'en voudrait beaucoup trop.

Alors que c'était sa journée de repos, elle arrivait là bas à 18h. « Qu'est-ce que tu fiches ici, Hawkins, tu dois pas être chez toi à te reposer ? » Elle marchait si vite qu'elle n'avait même pas vu son chef. Elle se retourna rapidement pour se mordiller la lèvre inférieure. « Oui, c'est vrai chef, mais je viens juste voir quelqu'un... » Propos inutile, puisqu'il devait le voir : elle était vêtue d'une petite robe noir et de ses escarpins noirs qui claquaient dans le hall de l'entrée. Roxane avait les larmes aux yeux quand elle prit l'ascenseur. Directement les vestiaires des résidents. Par chance, il serait là quand elle y arriverait. Ou alors elle l'attendrait. Et elle pourrait ainsi réfléchir, se poser, être au calme, pleurer un bon coup.
Quand elle entra dans les vestiaires, il n'y avait personne. C'était désert. Seul le bruit de la douche résonnait lentement. Elle ne savait même pas si c'était lui, ou pas, mais elle s'allongea sur un banc, pour fixer le plafond durant cinq bonnes minutes, les larmes coulant sans s'arrêter. Elle devait sûrement être affreuse. Le mascara qui coule, les joues rosées et les yeux brillants. Ou non. Elle devait être magnifique. Elle était toujours belle quand elle pleurait. « Encore en train de m'espionner sous la douche hein ? Je suis désolé mais la séance est terminée. Elle reprendra éventuellement demain soir si tu es sage.. » Sa remarque l'aurait presque fait rire si elle n'avait pas cette terrible annonce à lui avouer. Ça ne fit qu'augmenter son taux de larmes sur ses petites joues minces. Elle finit, dans un geste des plus naturels, par se blottir instinctivement contre le corps nu, enroulé d'une serviette, de Milo. « Dexter, je suis enceinte... » Et par ces paroles, elle éclata en sanglots, le serrant un peu plus contre elle, défaillant peu à peu. Il fallait qu'il la tienne, parce qu'il était certain qu'elle s'écroulerait, sûrement. Comme son monde, à ce moment même. Cruel destin.

« Ca commence par un baiser, ça finit par un bébé. »

- Roxane & Milo -

Malgré la fatigue accumulée ces derniers jours, Milo ne voyait pas cette journée comme mauvaise. Pour cause, elles étaient souvent comme ça, à travailler non stop, courir de droite à gauche, obéir aux ordres des titulaires qui avait presque droit de vie et de mort sur leur sous-fifres.. bref rien de surprenant jusqu'alors. Les journées s'écoulaient au rythme infernal des patients, des bipeurs et diagnostics et des opérations. Rien de plus normal pour le jeune homme. C'est sans doute pour cette raison d'ailleurs qu'il ne prêta même pas attention à l'expression de peur et de tristesse de Roxane alors que ce dernier extirpait un à un les vêtements de son casier avec lesquels il était venu le matin même. Mais tout bascula en l'espace d'une faction de seconde lorsqu'elle prononça cette simple phrase « je suis enceinte ». Blackout. Un véritable électrochoc pour le résident qui ne sentit même pas le corps de la belle venir se coller contre son torse dénudé. Les bras ballant, le regard vide comme s'il avait disparu, Milo sentit son cœur rendre l'âme. Ses pulsations s'arrêtèrent aussitôt tels le champ céleste des battements de tambours annonçant le début de la bataille. Et quelle bataille ! Non cela ne se pouvait, c'était impossible. Pas lui, pas le Doctor Diablo comme il se faisait surnommer par le reste du personnel. Ce pseudo a lui tout seul indiquait bel et bien la nature de celui-ci, à savoir une réelle tentation ambulante mais qui brisait le cœur de nombreuses femmes. Voilà ce qu'il était. Un indépendant, un solitaire malgré sa popularité, un coureur de jupons qui avait juré de ne jamais s'enfermer dans les chaînes du mariage voir tout simplement du couple lui-même. Ce n'était pas pour lui, il le savait et préférait éviter de faire souffrir les autres par son comportement. Sa vie avait été bien trop mouvementée pour accepter ce genre d'existence.

C'est abasourdi donc, les yeux écarquillés par la nouvelle des plus improbables qu'il finit par revenir à la triste réalité. Les sanglots de Roxane résonnaient tout contre sa cage thoracique à mesure qu'elle cherchait un quelconque réconfort. Cependant pouvait-il seulement lui en donner ? Là était toute la question car s'il y a bien une chose qui n'était pas prévue au programme pour Milo s'était bien de devenir papa. Papa.. un mot de quatre lettres mais qui signifiait tant pourtant. Le médecin n'avait jamais connu le sien et son père adoptif avait fait de lui un redoutable petit arnaqueur, mentant, manipulant autrui pour arriver à ses fins. Quel exemple paternel pourrait-il alors donner à un enfant, son enfant qui plus est ?
C'est pris de panique qu'il s'extirpa d'un seul coup de l'étreinte de Roxane. Il ne voulait pas la blesser toutefois à cet instant précis il n'était plus maître de son corps. Comme tétanisé, il fixa la résidente en pédiatrie droit dans les yeux, cherchant désespérément un quelconque réconfort, un indice qui montrerait que celle-ci plaisante. Néanmoins les yeux larmoyants de celle pour qui il avait commencé à éprouver des sentiments ne trompaient personne. Elle disait la vérité et malheureusement il le voyait. Se sentant défaillir, Milo préféra s'assoir sur l'un des bancs séparant les casiers en deux rangées. Le visage dans ses mains, il aurait tant voulu que cela ne soit qu'un cauchemar duquel il pourrait finalement se réveiller. Hélas ce n'était pas le cas. Après quelques secondes de terrible silence, le Docteur releva la tête et prit une grande inspiration comme pour se donner du courage : « De combien ? ». Pas de « ça va aller ne t'en fais pas » ou alors « Tu te fous de moi ? », non, rien de tout cela. C'est tout ce qu'il avait réussi à dire pour l'instant.

Face à la dureté dont Milo faisait preuve quand elle vint se blottir contre lui, Roxane se rendit compte d'une chose: elle n'avait pas pleuré autant depuis son départ pour Venise. Depuis qu'elle avait quitté Neven, celui qu'elle considérait autrefois comme l'homme de sa vie. Sa fierté en prit un coup, tandis qu'elle tentait de reprendre ses esprits. Cette sensation de pauvre petite fille en détresse en était presque invivable. Et cet abruti de Milo qui était comme paralysé ! Visiblement incapable de la soutenir, il finit par s'asseoir sur le banc, tandis que la jeune femme s'appuyait contre le mur, pour se laisser glisser jusqu'au sol. « De combien ? » Elle jeta un regard noir en direction de son colocataire, avant de soupirer et d'effacer, d'un geste de la main, la dernière larme qui coulait. Avorter était la meilleure chose à faire. Mais rien qu'à ce simple mot, Roxane en avait même attrapé envie de vomir. Celle qui avait longtemps désigné les femmes qui avortent comme des presque-criminelles songeait maintenant à en faire de même. Qu'avait-elle fait à la jolie Roxane, sûre d'elle et perfectionniste, qui n'avait peur de rien et qui calculait tout ses faits et gestes pour que rien ne soit laissé au hasard ? Où était-elle ? Avait-elle disparu ? Avait-elle été remplacée par cette fille impulsive, pleurnicharde, digne d'une fille amoureuse et presque dépressive ? Cette remise en question nécessita quelques minutes, avant que Roxane se relève et replace une mèche qui jouait sur son beau visage. « Trois. Il est encore temps. » avait-elle déclaré d'une voix sûre d'elle. Elle ne pourrait pas être maman. Cet enfant ne méritait pas d'une mère indigne et caractérielle et d'un père séducteur à plein temps. Il serait malheureux. Et si Roxane devait avoir un enfant, ça ne serait sûrement pas avec l'une de ses conquêtes, si proche soit-elle avec ce dernier.

D'ailleurs, en était-elle attachée ? C'était une question que Roxane s'était déjà posée, à maintes reprises. Mais comment en être sûre ? Pourquoi c'était lui qu'elle venait voir quand elle avait le coup de blues ? Pourquoi c'était de lui qu'elle était tombée enceinte ? Les choses n'arrivent pas par hasard. Et cette annonce terrible et insupportable résonnant dans leurs oreilles réduirait, il était certain, leur relation à néant. « Si tu ne veux pas assumer, je comprendrais. Je vais y aller toute seule. » Sur ce, Roxane attrapa son sac à main et finit par s'avancer vers la sortie, bien décidée à prendre rendez-vous demain. Pas dans cet hôpital, évidemment. Dans un autre. Un peu plus loin. Quelque part où personne ne pourrait la reconnaître. Et elle reviendrait, mine de rien, le coeur meurtri et un sourire faux suspendu aux lèvres.

« Ca commence par un baiser, ça finit par un bébé. »

- Roxane & Milo -

La réaction de Milo en aurait dérouté plus d'un. Et pour cause, alors que celui-ci peinait à toucher terre, flottant entre deux mondes, il n'était pas dupe pour autant. Il voyait très bien en effet le désarroi qu'avait provoqué son comportement auprès de la jeune fille. Il le savait mais parvenait difficilement à passer outre son état actuel. Extérieurement celui-ci semblait juste abasourdi, alors qu'en fait au fond de lui, tout son corps tremblait d'inquiétude. Qu'allaient-ils faire à présent ? Qu'envisageait Roxane pour cet être non désiré ? Les secondes défilaient à une allure extrêmement longues pour le résident qui luttait pour ne pas perdre pieds. Il avait suffit d'une seul phrase de sa part, d'un seul mot pour anéantir tout le petit monde qu'il s'était crée. Comment cela avait-il pu arriver ? Milo avait beau essayer de se remettre en mémoire les dernières semaines passées avec la belle, les coucheries de ci et là entre l'appartement et l'hôpital, rien ne lui venait, ils s'étaient à chaque fois protéger. C'était un principe de base chez lui. D'une part pour éviter d'éventuelles maladies – on est médecin ou on ne l'est pas – et d'autre part pour empêcher ce genre de situation sans véritable issu. Se pouvait-il que l'une des capotes se soit partiellement déchirée ? A moins que.. oui ça ne pouvait être que cela. Lors d'un weekend un peu trop arrosé pour fêter une opération des plus délicate, les deux amants avait sans doute largement abusé de la boisson présente si bien qu'ils s'étaient réveillés dans le même lit complètement nus. Une chose loin d'être surprenante de leur part mais plus Milo y pensait et moins il avait le souvenir d'avoir mis un préservatif. Ainsi une nuit avait suffit, rien qu'une fois pour bouleverser à jamais la vie des deux docteurs.

Soudain la voix de Roxane vînt briser ce silence pénétrant. « Si tu ne veux pas assumer, je comprendrais. Je vais y aller toute seule. » , dit-elle d'une voix presque sans émotion. Elle devait lutter pour cacher tous ses ressentis. Milo ne la comprenait que trop bien. Et alors qu'elle terminait sa phrase, celle-ci s'enquit de disparaître en récupérant son sac à main afin sortir des vestiaires. Tétanisé l'espace d'un instant, le jeune homme se leva sans même y réfléchir pour rattraper Roxane par la main. Il ne pouvait pas la laisser partir ainsi, pas dans cet état, pas après cette nouvelle et encore moins suite à ses propos. Peinant à trouver ses mots, il prit une grande inspiration avant de dire sur un ton qui essayait d'être rassurant : « Non attend.. ». C'était plus fort que lui. Il savait très bien ce que la demoiselle avait derrière la tête. Pour lui il était hors de question qu'elle fasse une chose pareille. C'était peut-être un salaud de première, profiteur et opportuniste lorsqu'il s'agissait des femmes cependant sa vie en elle-même ne lui permettait pas de laisser Roxane faire ça. Il serait responsable. Il ne serait pas comme ses parents biologiques, à savoir nullement un meurtrier, prêt à commettre un infanticide et encore moins abandonner son enfant une fois celui-ci né tel son lâche de géniteur. Il ne reproduirait jamais le même schéma. De ce côté là il en était certains, même si le reste semblait tellement flou. « Tu n'as pas à faire ça.. », réussit-il à dire pour finir en la positionnant face à elle, son regard plongé dans le sien. C'était leur erreur, son erreur et il en assumerait pleinement les conséquences à présent, quand bien même la route promettait d'être longue et sinueuse. Milo ne croyait ni Dieu, ni à l'idée que son destin soit déjà tout tracé. Toutefois une chose était sûr, une force les avait réuni. Ce n'était pas pour rien.

« Non attend.. » Il venait de lui attraper la main, et ce contact calma instantanément sa nervosité. Pour seulement quelques secondes. Avant que la réalité reprenne sa place. Elle se retrouva en face de lui, levant la tête pour croiser ses beaux yeux bleus. Il faisait plus d'une tête qu'elle, et bien que ça ne la dérangeait pas le moins du monde en temps normal, cette fois-ci, elle avait la désagréable sensation d'être une petite fille sans défense, innocente. Elle détestait se sentir ainsi. C'était plus fort qu'elle.
« Tu n'as pas à faire ça.. » Ces paroles lui firent comme un boum au coeur. Elle se crispa et fronça les sourcils. Que lui arrivait-il ? Elle qui comptait sur lui pour l'encourager à abandonner ce petit-être fragile, il se trouvait qu'il voulait complètement le contraire. Et pour cause, Milo n'avait jamais, ou partiellement, parlé de son passé. Elle savait qu'il avait été adopté, mais comment pouvait-elle se douter que tout cela remontait de son enfance ? Son traumatisme avait-il été si fort pour les pousser, tous les deux, à ruiner leur carrière ? Car oui, Roxane le voyait comme ça. Son statut à St. Mary's, c'est tout ce qui la faisait avancer. Elle ne vivait que pour ça. Et elle venait de tout gâcher.
La jeune femme, bien que terrorisée, glissa ses mains dans celles de Milo. Elle caressait doucement de son pouce le revers de sa main. « Milo, je ne peux pas faire autrement. St. Mary's est toute ma vie ! Avoir un bébé n'est pas du tout dans mes projets pour l'avenir ! Je ne veux pas être une mauvaise mère ! En sachant que tu m'abandonneras très vite, je me retrouverais seule, sans boulot, avec un bébé dans les bras. Je ne pourrais pas vivre ainsi, tu le sais ! » Sa voix se brisait sur les derniers mots, bien qu'elle tentait de contenir son calme et de ne pas craquer. « S'il te plait... Comprend moi ! » Et elle sera doucement les mains de Milo, les yeux brillants d'émotions. Sur la pointe des pieds, la jolie brune s'approcha du visage du jeune homme pour déposer sur sa joue un baiser.